Leur passion était dévorante, mais le réveil fut hélas brutal. Le temps passe et Miles Davis doit malheureusement retourner aux États-Unis. Jean-Paul Sartre suggéra à Miles d’épouser Gréco, mais il lui répondra : « Je ne peux pas. Je ne veux pas qu’elle soit malheureuse ». Et Miles avait bien raison. Ils étaient dans les années 1950 et à cette époque, le racisme et la ségrégation raciale battaient leur plein aux États-Unis.
Les mariages mixtes entre les blancs et les noirs étaient mal vus, et même interdits dans certains États. C’est dommage, mais ils ne resteront rien de plus que de simples amants. Dans sa biographie, Gréco qualifiera leur relation d’un « diamant brut », d’un « truc pur », « brulant”…
C’est avec un cœur plein de tristesse que Miles Davis retourne aux États-Unis : un triste retour à la réalité. Il doit à nouveau faire face au racisme. Quelques années plus tard, en 1954, les deux amants sont à nouveau réunis, mais cette fois à New-York. Mais, New-York, ce n’est pas Paris et ils sont tout de suite montrés du doigt.
Ils sont notamment victimes de racisme dans un restaurant chic de la place. Après cette humiliation, Miles demandera à Juliette Gréco de ne plus jamais mettre pieds aux États-Unis, car leur relation y était impossible. Cependant, pendant trente ans, et ce, jusqu’à la mort de Miles, ils continuent à s’aimer de loin.
Ils se laissaient de petits mots, s’appelaient et n’ont jamais arrêté de penser l’un à l’autre. En vérité, ils ne se sont jamais vraiment quittés. D’ailleurs, Miles, quelques jours avant sa mort le 28 septembre 1991, rendit visite à Juliette Gréco.